Comme beaucoup de personnes de ma génération, je suis resté dans l'esprit des 80's voire 90's. Une nostalgie qui nous bouffe au quotidien et pourtant, que l'on ne lacherait pour rien au monde.
Pas encore entré dans l'adolescence que je courrais déjà avec des gars de la décennie précédente.
J'me souviens encore d'un des plus vieux qui nous contait ses histoires d'enfance, à l'époque pour lui y'avait pas d'compos électroniques ou même d'engins à moteur (ou très peu développés donc pas donnés à tout le monde), donc pas d'TV, pas d'consoles, pas d'musiques... Mais c'était pas un souci pour eux, ils allaient sonner chez les potes puis faisaient le tour du pâté de maisons. Ca jouait avec des batons et des vieilles balles de tennis, en guise de goûter, du pain beurré et une bouteille d'eau pour cinq. Malgré ce que les "Grands" avançaient, il n'y avait que rarement d'oeil crevé, de maladies, ou autres conneries du genre. Non, rien de tout ça, eux ils s'amusaient tout simplement. Certes y'avait les bagarres entre mecs, les bobos, mais ils pleuraient pas, c'était l'apprentissage de la vie...

Plus tard j'ai soufflé mes 14 bougies, malgré ce que l'entourage me conseillait, j'avais toujours les mêmes fréquentations, les "p'tits durs d'la vie" comme on disait.
Même si c'était pas facile tous les jours j'adorais l'école et son ambiance, là où d'ailleurs j'ai fait bon nombre de rencontres. J'étais "le timide" de la classe, l'incompris ou je ne sais quels autres noms les profs donnaient à ma mère, mais qu'importe, le soir venu je sortais voir les potes, et les plus vieux étaient pour nous des modèles, ça ouais, on se marrait à écouter toutes leurs conneries jusqu'à point d'heure.

La quinzaine passée j'ai découvert un nouveau monde, celui de l'informatique, avant tout lancé dans le milieux par un pote du collège au père ingénieur info.
Sans pour autant lacher mes premiers gars j'ai vécu l'euphorie du début des 90's avec l'explosion du capitalisme et de ses produits de consommation.
Les premiers ordinateurs, les premières consoles, ou autres bidules informatiques.
Du fait que mon enfance s'est déroulée sur deux périodes (mi 80's - début 90's) j'ai rien vu venir, trop petit et trop préoccupé à découvrir ce nouveau monde pleins d'innovations en tout genre. A cette époque pourtant c'était pas si mal, du moins c'est ce que je croyais. Car c'était bel et bien l'avènement d'une nouvelle époque. Finis les batons et autres jeux entre potes d'antan, moi j'avais une "Game Boy". Ce n'était que l'expression à mon échelle d'une mutation bien plus importante, un nouveau mode de vie.
Plus tard je bidouillais mon 3.11 pour opimiser mon vieil ordi alors que les potes les plus riches avaient déjà les toutes premières connexions internet et profitaient des joies de la toile. Il était plus question de sortir le soir, non, moi je voulais m'faire des plateaux TV ou soirée ordi.

Vers 1998 ça s'est mis à bouger davantage dans mon entourage, quelques potes de ma jeunesse, bien plus vieux que moi, avaient leurs premières galères et manques de fric.
C'est là où j'ai commencé à m'intéresser au hip hop, un milieu qui paraissait défendre de belles valeurs, du moins en apparence.


C'est avec une telle histoire d'vie qu'est né le Commander K.. Un jour un journaliste amateur qui bossait pour une revue d'art informatique m'a demandé d'expliquer "pourquoi ce pseudo", je lui avais rétorqué à l'époque qu'"on ne peut plus dormir tranquille lorsqu'on a une fois ouvert les yeux" (slogan de 68 qui m'était resté suite à un article sur le sujet).
Le gars n'avait pas tout capté mais il l'avait quand même publié...
Aujourd'hui je serai moins idéaliste en disant que c'est comme une ride... elle est là et elle ne s'explique pas, pourtant c'est ta façon de vivre qui l'a créée. Commander K. c'est la même chose, c'est le résultat d'un vécu personnel. Pour certains ça ne signifie rien de plus qu'un vieux jeu des années 90, pour moi c'est un symbole riche en souvenirs, un symbole synonyme d'une époque, qui déjà fin des 80's, était estropiée.

"Soyons réalistes, demandons l'impossible."


Édito - Ébauche.
A tous.